Femme noire souriante avec des lunettes.

Tout d’abord, nous aimerions en savoir davantage sur votre parcours professionnel. Pouvez-vous nous en parler en quelques mots?

Tout d’abord, je dois dire que je suis une personne passionnée par l’humain. Très jeune, je me suis intéressée aux raisons qui poussent les personnes issues de mêmes milieux à emprunter des chemins différents en me demandant s’il était véritablement possible d’influencer le cours de la vie d’une personne…

J’ai donc suivi une formation en psychoéducation et une maîtrise en gestion des organisations. J’ai également travaillé dans des organismes pour les jeunes en situation de pauvreté, puis dans des centres jeunesse, dans le milieu carcéral, dans le milieu scolaire (en classe d’accueil) et dans le réseau de la santé. Au cours des dernières années, à titre de gestionnaire, j’ai eu l’occasion de collaborer avec de nouveaux groupes, tels que les personnes en situation d’itinérance et les Autochtones en milieu urbain. J’ai également développé une offre de services bilingue en matière de vaccination à haut volume pendant la pandémie et ensuite veillé à offrir des services de qualité à la population en collaboration avec différents partenaires.

Pourquoi avoir décidé de passer du secteur de la santé au milieu municipal ?

(Rire) Pour moi, c’est une suite logique. La santé englobe également le bien-être des différentes communautés qui vivent sur un territoire. La Ville de Montréal dispose de leviers extraordinaires pour améliorer la qualité de vie de sa population, que ce soit à l’échelle de la métropole, des quartiers ou des individus. L’humain a besoin des autres humains, et le milieu municipal l’a bien compris ! Je suis très fière d’y contribuer activement jour après jour en dirigeant le SDIS. J’ai le sentiment de boucler la boucle en mettant à profit mon expérience et mon expertise en gestion de partenariats et en inclusion des diversités.

Quels sont, selon vous, les défis à relever en matière d’inclusion et d’équité dans les mois et les années à venir ?

Les défis sont nombreux et variés. Il est d’abord essentiel de faire la distinction entre intégration et inclusion et d’éviter de tomber dans le piège des accusations, du rejet et de l’exclusion lorsque ça va mal. Il est également important de surmonter la peur de perdre sa place et de réaliser que l’acceptation de l’autre dans ses différences ne peut être qu’enrichissante. Je crois aussi qu’il est important de développer le réflexe de penser à toutes et tous dans les aménagements du territoire, les programmes et les nouveaux services notamment. Pour y parvenir, nous pouvons écouter et inclure les voix des personnes marginalisées, racisées, vivant avec un handicap, des personnes différentes de nous, car elles sont les expertes de leurs réalités et doivent être considérées et parties prenantes des décisions qui les concernent au même titre que le reste de la population. L’inclusion, ce n’est pas une question de gentillesse, c’est une question de droit.

En fait, on oublie bien souvent que promouvoir l’inclusion signifie mettre les conditions nécessaires afin que chaque personne soit traitée équitablement, ait accès aux mêmes opportunités et ce, dans le respect des différences. À la Ville, et tout particulièrement dans le Service de la diversité et de l’inclusion sociale, j’ai vite constaté que l’inclusion fait partie intégrante de la lutte contre toutes formes de discrimination et du respect des droits fondamentaux. Ce qui implique d’identifier et d’éliminer tous les obstacles qui entravent la participation et la contribution des individus, afin d’atteindre une véritable égalité de droits, en condition et en faits.

Quelle est votre vision de la collaboration avec les différents acteurs et actrices du développement social à Montréal ?

La collaboration est incontournable pour mieux vivre ensemble et maximiser l’impact de nos actions. Elle se construit sur une relation de confiance et une reconnaissance réciproque des réalités, des enjeux, des forces et des limites de chacune et de chacun. Elle prend forme dans une vision communiquée, comprise et partagée par celles et ceux qui y adhèrent et acceptent de mettre à profit leurs talents, leurs ressources, leurs capacités, leurs compétences et leurs connaissances. La différence se fait par l’implication sincère et l’engagement des parties prenantes qui croient fermement qu’ensemble, elles peuvent changer les choses.

Pour ma part, en tant que nouvelle directrice du SDIS, c’est dans cet esprit que je souhaite tisser mes liens avec mes équipes, mes collègues de la Ville, mes partenaires (communautaires, institutionnels, etc.) et les autres actrices et acteurs municipaux et gouvernementaux, sans oublier les Montréalaises et les Montréalais. C’est ensemble que nous pouvons faire la différence !

 

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